Valérie, Conseillère en Formation Continue au Greta du Puy-en-Velay

Par ce que le réseau des GRETA existe grâce à ses équipes, découvrez les portraits de ceux qui vous accompagnent sur la voie de la formation.
Aujourd’hui Valérie, Conseillère en Formation Continue au Greta du Puy-en-Velay nous dévoile les facettes de son métier et son ressenti sur la période « confinement » que nous venons de traverser.

Faisons connaissance. Peux-tu nous présenter ton activité au Greta du Puy-en-Velay ?

Mes missions s’organisent autour de l’analyse des besoins et de la demande, du pilotage de l’animation d’équipe et de projet pédagogique sur plusieurs dispositifs et secteurs d’activité qui sont :
- L’École de la Deuxième Chance* portée par le Greta du Velay depuis 2006. Ce dispositif consiste en un accompagnement individualisé et en alternance vers l'emploi pour les jeunes de 16 à 25 ans sans qualification.
- Le secteur « bâtiment » : en lien avec le Lycée professionnel A. AYMARD, pour la mise en place de parcours en intégration (CAP et BAC PRO) et d’actions collectives (Pôle Emploi, Centre National de la Fonction Publique Territoriale).
- Le secteur « santé-Social » avec la conception, la mise en place et le suivi d’actions collectives de préparation au Diplôme d’Etat Accompagnant Educatif et Social en co-animation avec le Centre de Formation Professionnel et de Promotion Agricole D’Yssingeaux.
- Le handicap et l’insertion avec le dispositif Reconnaissance des Acquis d’Expérience « Différent et compétent » en lien avec les ESAT du département de la Haute-Loire.

J’ai aussi une mission transversale auprès de la Direction et de l’ensemble des équipes, celle de l’animation qualité de notre structure.

Ce que tu préfères dans ton métier ?
C’est jouer le rôle d’acteur engagé sur son territoire dans la mission de montée en compétences de nos concitoyens ; ce n’est pas une performance individuelle mais collective.
C’est travailler aussi dans des collectifs larges en réseau comme à l’E2C par exemple mais aussi sur la thématique des compétences et de leur reconnaissance et dans des groupes de travail académiques pour le partage des bonnes pratiques.
Au Greta du Velay, je travaille en lien avec le laboratoire pédagogique qui est à l’initiative de nombreuses innovations pédagogiques (Formalab**, badges numériques***…) et c’est très enthousiasmant.

En quoi cette période de confinement a-t-elle modifié ta pratique professionnelle ?
Évidement c’est l’aventure du télétravail que j’ai expérimenté dès le 16 mars !
J’ai aimé ce temps de télétravail : j’ai réussi à garder le lien avec les équipes, les partenaires institutionnels, les apprenants, avec beaucoup d’empathie, de respect et de convivialité. Cette situation a boosté ma créativité et ma capacité d’organisation.
J’ai apprécié l’usage des outils numériques et de distanciation à la fois pour la continuité des activités professionnelles mais aussi par exemple pour me former sur des webinaires durant toute la durée du confinement.

Une période plutôt positive?
La période a été très anxiogène et de ce fait elle a eu des répercussions bien sûr sur le moral avec des hauts et bas mais la relation avec l’équipe des CFC, l’ensemble des collègues y compris du réseau des Greta d’Auvergne, avec la direction du Greta du Velay et l’activité qui se poursuit avec des horaires de travail qui rythment les journées (qui ont débordé quelquefois) m’ont permis de surmonter ces mauvais moments.
Nous avons maintenu nos réunions hebdomadaires de coordination à l’échelle du Greta du Velay.
Dans le plan de continuité pédagogique, le travail des équipes a été à la hauteur de la situation au bénéfice de nos apprenants : c’est vraiment l’un des plus de cette période.

Peux-tu nous livrer des exemples de continuité pédagogique, d’entraide, de solidarité professionnelle ?

Je retiens la réactivité dès le dimanche 15 mars des équipes sur les dispositifs que j’anime suite aux annonces nationales de confinement.
Au sein du Lycée professionnel Auguste AYMARD d’Espaly (43), nous avons assuré le maintien à distance de la formation collective Installateur en thermique et sanitaire, financée par le Pôle emploi. Avec efficacité, une plateforme sur TEAMS a été créée par un enseignant du Lycée, membre de notre équipe et référent numérique qui a assuré à la fois l’intégration des stagiaires dans ce nouvel environnement de travail mais aussi l’ensemble de l’équipe soit 7 personnes. L’ensemble des parties prenantes - l’équipe, la direction du Lycée, les conseillers pôle emploi ont œuvré et nous continuons de le faire dans cette phase actuelle de reprise en présentielle : organisation des activités pédagogiques, suivi et accompagnement régulier des stagiaires
L’équipe de l’E2C 43 a eu la même réactivité bien représentative de l’intelligence collective de nos environnements ; nous avons trouvé ensemble la façon de poursuivre nos engagements envers les apprenants et nos partenaires locaux ; la continuité pédagogique a été assurée avec qualité et créativité. Nous avons bénéficié du soutien sans faille de notre large réseau, des conseillers du service public de l’emploi, des partenaires du territoire, des représentants des financeurs Etat et Région, des 9 autres E2C de la région AURA.
Je retiens enfin l’exemplarité d’un groupe de travail académique qui s’est constitué en quelques jours et qui a produit durant toute la période sur la continuité des dispositifs qualifiants DE AES ; cette expérience et cette façon de travailler ensemble va être prolongée : nous nous sommes montrés réactifs et productifs et nous avons des projets à poursuivre au bénéfice des équipes, des apprenants et de notre écosystème.

Ce qu’il va rester de cette période ?
Je vais en garder un fort bénéfice professionnel  tout d’abord dans ma relation aux autres, mais aussi dans l’efficacité des gestions de projets.

Mon actualité professionnelle, c’est ?
Progressivement, après la phase de mise à distance des formations, s’ouvre la période de reprise en présentiel avec de nouveaux protocoles de travail et d’accueil des groupes en formation ; c’est une nouvelle expérience à affronter mais les équipes sont prêtes et nous allons beaucoup œuvrer dans les semaines qui viennent pour assurer nos missions dans les meilleures conditions possibles.
J’ai bien conscience que nos modèles et nos espaces de formation sont à repenser face aux effets profonds et systémiques de cette crise sanitaire ; il y a des analyses à mener de ce que nous avons vécu depuis le 16 mars.
Durant cette période, les équipes, les apprenants, l’ensemble des acteurs de la formation se sont adaptés, ont appris de la situation, ont développé des compétences humaines comme cette capacité à sortir des sentiers battus, des compétences en ligne mais aussi hors ligne.
J’ai beaucoup appris de cette période et je vais m’en servir pour mes futures ingénieries de formation mais aussi pour les démarches qualité déployées au sein du Greta du Velay et du réseau des Greta d’Auvergne.

Le confinement est désormais derrière nous, comment l’as-tu vécu sur un plan plus personnel ?
J’ai la chance d’habiter dans une maison à la campagne et je suis consciente de cet environnement privilégié. J’ai gardé le lien avec mes enfants, petits-enfants, famille et amis.
Les réseaux sociaux jouent leur rôle dans ces périodes-là !
Je me suis beaucoup inquiétée pour le monde durant cette période, beaucoup questionnée sur notre société avec ses manques et ses forces aussi.
J’ai essayé de garder de la distance face au malheur de cette pandémie mondiale et comme protection personnelle, je suis rentrée dans une forme d’introspection avec beaucoup d’écoute musicale, de lecture et d’écriture mais aussi de partage sur les réseaux sociaux.

Depuis le 11 Mai …
Au 11 mai, j’ai retrouvé le plaisir de partir en balade dans la nature, bord de lac ou de rivière en toute liberté sans attestation dérogatoire !
J’ai maintenant hâte de prendre un café en terrasse et retrouver une salle de restaurant pour un bon repas et une salle de cinéma pour un bon film sur grand écran.

Pour en savoir plus
*E2C **Formalab 
***Badges numériques